Ludovic Schober Architectes

Un regard flâneur qui se promène entre le canal et les pommiers de Saillon ne s’attarderait pas tout de suite sur le timide étage de cette demeure qui se dévoile au loin par-dessus le verger. Le projet se dissimule ainsi dans son contexte tout en se démarquant de ce dernier, une caractéristique omniprésente à toutes ses échelles. La maison est aussi une recherche sur les éléments qui constituent la domesticité tout en renforçant un aspect chaleureux par le refus de la monumentalité.

Le plan de la bâtisse se développe sur trois étages à plan carré, lui conférant ainsi une silhouette mince couronnée d’une fine toiture, dépassant en hauteur son voisinage. La construction s’élance en conséquence dans le paysage local afin d’annoncer sa présence et s’affirmer en tant qu’objet architectural. Cependant, les proportions de son plan et le rapport entre le plein et le vide en façade l’affirme en tant qu’élément appartenant à l’ensemble du village.

La demeure se démarque aussi par le curieux placement des fenêtres. Depuis l’extérieur, la configuration de la façade semble hasardeuse mais en réalité chaque ouverture a été placée minutieusement en correspondance avec l’usage de chaque pièce. La fenêtre devient un tableau naturel et interactif qui dévoile à l’habitant la substance du territoire auquel la construction appartient. Elle cadre par moment le paysage idyllique du Valais mais aussi l’ensemble bâti commun à la région, offrant ainsi un lien complexe entre le monde domestique et son environnement extérieur.

Chaque pas dans la maison, chaque seuil franchi, toute activité mondaine est donc accompagnée par un regard sur le monde extérieur, un cadrage placé selon l’échelle humaine afin d’offrir une vue précise à chaque occupation. Le projet magnifie ainsi la banalité du quotidien en la confrontant au contexte territorial auquel elle s’inscrit.

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